En 2016 au Brésil, le gouvernement fédéral par intérim a dissous en mai le ministère des Femmes, de l’Égalité raciale, des Jeunes et des Droits humains, le réduisant à un département rattaché au ministère de la Justice. Ce changement s’est traduit par une forte diminution des moyens et des programmes dédiés à la protection des droits des femmes et des filles. Plusieurs études menées en 2016 ont révélé que les cas de violences mortelles contre des femmes avaient enregistré une hausse de 24 % au cours des 10 dernières années, et confirmé que le Brésil était l’un des pires pays d’Amérique latine pour les filles – du fait notamment des taux extrêmement élevés de violences liées au genre et de grossesse chez les adolescentes, ainsi que du taux élevé d’abandon de la scolarité avant la fin du secondaire. 21 mai et d’une femme le 17 octobre dans l’État de Rio de Janeiro ont fait grand bruit dans le pays, confirmant une nouvelle fois l’incapacité de l’État à respecter, protéger et mettre en oeuvre les droits des femmes et des filles. Entre janvier et novembre, 4 298 cas de viols ont été signalés dans l’État de Rio de Janeiro, dont 1 389 dans la capitale. L’année 2016 a également marqué le 10e anniversaire de l’entrée en vigueur de la loi contre la violence domestique. Le gouvernement ne l’appliquait toutefois pas rigoureusement, et les violences conjugales demeuraient très répandues, ainsi que l’impunité pour les auteurs. Quant aux droits des enfants, ce n’est guère mieux. En août, un adolescent a trouvé la mort et six autres ont été gravement blessés lors d’un incendie qui s’est déclenché dans un centre de détention pour mineurs de Rio de Janeiro. Le mois suivant, l’un des adolescents blessés qui avait été hospitalisé est mort des suites de ses blessures. Le nombre de jeunes incarcérés dans les centres de détention pour mineurs de Rio de Janeiro a augmenté de 48 % durant l’année, ne faisant qu’aggraver une situation déjà critique, caractérisée par une forte surpopulation, des conditions carcérales déplorables et des actes de torture et d’autres mauvais traitements. Une proposition de modification de la Constitution abaissant de 18 à 16 ans l’âge à partir duquel une personne pouvait être jugée comme un adulte, approuvée par la Chambre des députés en 2015, était toujours en cours d’examen au Sénat.
Arno - Page 24
-
Violences faites aux femmes et aux enfants au Brésil
-
Lisbonne en groupe
On croit qu'on grandit, mais en fait, non. Notre enfance nous poursuit toute notre vie. Je m'en suis encore rendu compte récemment. Dernièrement, mon épouse et moi sommes en effet partis en voyage de groupe à Lisbonne. Et si, de mon côté, j'y ai trouvé mon compte, on ne peut pas en dire autant pour ma femme : elle a détesté. Elle m'en parle d'ailleurs encore régulièrement. Ca n'avait pourtant rien à voir avec la destination : ce qu'elle n'a pas supporté, en fait, c'est le fait de devoir voyager en groupe. Je ne m'attendais pas du tout à une réaction aussi épidermique de sa part. Puis je me suis souvenu. Un jour, elle m'a révélé que chaque fois qu'elle se retrouvait en vacances avec toute sa famille, avec ses oncles, cousins, et toute la smala, elle le vivait comme un cauchemar. Pourtant, elle les aimait tous. Mais ce qu'elle détestait par-dessus tout, c'est que selon elle, quand on est en groupe, chaque membre du groupe devient une caricature de lui-même. Pour ma part, je suis persuadé que sa peur du groupe est liée à la peur de perdre le contrôle. Elle a le sentiment d'être confrontée à un désir plus grand, qui se trouve par ailleurs ne pas être le sien. A mon avis, cette peur est un héritage de ses parents. Elle a cinq frères et soeurs, et dans son enfance, elle a eu souvent l'impression d'être invisible parmi tous ses frères et soeurs. Depuis, chaque fois qu'elle se retrouve au sein d'un groupe, ce sentiment d'être une chose négligeable lui revient inconsciemment. Comme j'ai eu une enfance radicalement différente, c'est une façon de voir que je ne comprendrai jamais vraiment (en ce qui me concerne, j'adore vivre à plusieurs), mais je comprends que la vie de groupe ne soit pas la tasse de thé de tout un chacun. Enfin, peu importe. Ce qu'il y a de sûr, c'est qu'on ne réitèrera pas l'expérience ! C'est dommage, parce que pour ma part, j'ai vraiment apprécié l'atmosphère festive du groupe. Et pour ceux que ça intéresse, d'ailleurs, je mets le lien vers l'agence à laquelle nous avons fait appel pour faire ce voyage de groupe. J'ai vraiment aimé leur réactivité et leur capacité à mettre de l'ambiance. Davantage d'information sur l'agence organisatrice du voyage groupe à Lisbonne en cliquant sur le site web de l'organisateur.
-
Les conséquences d’une crise avec le Qatar
Au cours des six dernières années, deux mondes arabes se sont côtoyés. D’un côté, le monde de la violence et de la tragédie, de l’autre le monde du glamour et de la mondialisation. La Syrie, l’Irak, la Libye et, dans une moindre mesure, l’Égypte ont été embarqués dans le conflit. Mais le Qatar, Abu Dhabi et Dubaï ont prospéré en tant que destinations touristiques et financières. Les régions du Golfe, en plein essor, ont semblé échapper à la violence régnant dans le reste du Moyen-Orient. Elles en ont même profité indirectement, servant de refuge dans une région en crise. Mais la cloison séparant les deux mondes arabes se décompose. L’Arabie saoudite, le Bahreïn, l’Égypte et les Émirats arabes unis (dont Abu Dhabi et Dubaï) ont imposé un blocus au Qatar – affirmant que les Qataris ont soutenu les mouvements djihadistes dans toute la région, en particulier en Syrie et en Libye. En conséquence, l’illusion que le Golfe ne serait pas contaminé par les conflits du Moyen-Orient s’est dissipée. “Mais la cloison séparant les deux mondes arabes se décompose. Conséquence, l’illusion que le Golfe ne serait pas contaminé par les conflits du Moyen-Orient s’est dissipée” La question évidente est de savoir si la croissance spectaculaire des États du Golfe ne sera pas suivie d’une chute tout aussi spectaculaire. Si cela se produisait, les implications seraient globales. L’une des raisons pour lesquelles le reste du monde a pu regarder avec une indifférence paisible la désintégration de la Syrie et de la Libye, c’est qu’aucun de ces pays ne joue un rôle majeur dans l’économie mondiale. Mais ce n’est pas le cas des États du Golfe. Une crise sécuritaire se ferait sentir dans les conseils d’administration et les ministères des Finances du monde entier. Bien qu’ils soient de petits pays (le Qatar et les Émirats arabes unis comptent respectivement 2,2 millions et 9,1 millions d’habitants), les États du Golfe jouent un rôle important dans l’économie mondiale. Le Qatar est le plus grand exportateur mondial de gaz naturel liquéfié. La Qatar Investment du Authority détient des participations importantes dans de grandes entreprises occidentales telles que Volkswagen ou Barclays – et a également investi ses pétro-milliards de manière emblématique dans le monde, qu’il s’agisse du Shard, la plus grande tour de bureaux et de logements de luxe de Londres, ou du plus célèbre grand magasin londonien Harrods. Les Qataris doivent par ailleurs accueillir la Coupe du monde de football en 2022. “Le Qatar est le plus grand exportateur mondial de gaz naturel liquéfié. La Qatar Investment du Authority détient des participations importantes dans de grandes entreprises occidentales telles que Volkswagen ou Barclays” Dubaï, quant à elle, a activement exploité sa proximité avec l’Europe, l’Asie du Sud, l’Afrique et la Russie pour devenir le terrain de jeux du Moyen-Orient. Le plus haut bâtiment du monde, le Burj Khalifa, culmine à Dubaï, et la compagnie aérienne Emirates est l’une des plus importantes au monde. L’Abu Dhabi Investment Authority contrôle plus de 800 milliards de dollars d’actifs, ce qui en fait le deuxième plus grand fonds souverain au monde – et l’un des plus grands propriétaires immobiliers mondiaux. Et puis il y a bien sûr l’Arabie saoudite, le pays le plus grand et le plus puissant de la région, dont le statut de plus grand producteur de pétrole au monde souligne depuis longtemps son importance dans l’économie mondiale. Il est difficile de croire que les élites du Golfe risqueraient leur vie de privilégiés en plongeant dans un conflit. Mais même avant la crise du Qatar, la tension a commencé à monter dans la région. Les accusations saoudiennes et émiraties selon lesquelles les Qataris financent des djihadistes dans toute la région ont été reprises par les responsables occidentaux. Mais l’argument selon lequel ce différend concerne uniquement le terrorisme est invalidé par le fait que les Saoudiens eux-mêmes exportent notoirement et promeuvent l’idéologie salafiste qui sert de base aux mouvements jihadistes. La réalité est que les Saoudiens n’apprécient pas les efforts du Qatar pour agir de manière indépendante sur la scène internationale en parrainant par exemple la chaîne d’information Al Jazeera, offrant ainsi un porte-voix aux Frères musulmans, un groupe détesté par les Saoudiens. L’Arabie saoudite considère également que le Qatar est trop proche de l’Iran.