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Loi de Finances 2018 : quand l’État économise sur ses politiques sociales

Le projet de loi de Finances 2018 se caractérise par des diminutions de crédits très importantes sur les politiques sociales. Des choix budgétaires qui risquent de créer davantage de pauvreté. Dès sa prise de fonction, le gouvernement a expliqué la nécessité de réduire le déficit public et de réformer la société pour faire émerger un nouveau monde. Si ces orientations peuvent générer des annonces positives, telles que le lancement d’une stratégie « Logement d’abord » pour favoriser l’accès direct au logement des personnes à la rue et la nomination d’un délégué interministériel à la prévention et à la lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes, Olivier Noblecourt, en charge d’une future stratégie de lutte contre la pauvreté, le budget 2018 est en réalité très inquiétant. Le nombre de contrats aidés devrait ainsi fondre, passant de 469 000 en 2016 à 200 000 en 2018. Aucune alternative autre que la formation n’étant proposée, des dizaines de milliers de personnes en précarité sociale vont ainsi perdre l’une des rares chances d’accéder à l’emploi dans un contexte de chômage toujours massif. Un grand nombre de petites associations risque aussi l’arrêt de leurs activités, faute de financements publics suffisants. Les crédits de la politique de la ville ou de l’accompagnement des personnes en situation de prostitution sont également en baisse, parfois dans des proportions considérables. Acteurs essentiels des politiques de logement, les bailleurs sociaux sont aussi remis en cause via leur organisation budgétaire interne, avec une prise en charge de la baisse des aides au logement, et voient leur modèle économique percuté, avec des incidences fortes sur l’état des logements sociaux et la capacité des ménages modestes à y accéder. Les personnes les plus démunies voient leurs allocations réduites : les aides au logement ont déjà baissé de 5 euros par mois depuis début octobre, et la prestation d’accueil du jeune enfant est revue à la baisse (jusqu’à 15 euros par mois). Cette liste non exhaustive traduit la croyance dans la capacité d’une relance économique, stimulée par les classes supérieures, à améliorer la situation des plus pauvres. Elle reflète la volonté du gouvernement de réformer avant de financer, quitte à sacrifier des actions mises en œuvre depuis des années. Prête à faire évoluer les politiques de lutte contre la pauvreté, la Fédération refuse toutefois que le « nouveau monde » oublie une partie toujours plus importante de la population. Elle poursuit sa mobilisation pour des politiques volontaristes de réduction rapide et durable de la pauvreté et participera à l’élaboration de la Stratégie de lutte contre la pauvreté.

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